lundi 26 mai 2014

Élections Européennes : Auriez-vous voter Hitler pour contrer Staline ?

Je remercie d'avance Monsieur Godwin pour la distribution des points. Mais après le "séisme" (où ça ?) des élections européennes et le capharnaüm médiatique à son sujet, j'aimerais mettre les pieds totalement dans le plat. Je pense qu'en fait, la question des élections européenne était celle du titre de cet article, et d'après les résultats seuls 25 % des votants (en excluant les votes blancs et nuls), soit moins de 10 % des votants potentiels (en considérant les non-inscrits et les abstentionnistes) ont répondu oui à cette question.

Résultats définitifs. Les non inscrits ne sont ici pas pris en compte.


Car s'il est un réflexe constant de comparer l'ascension d'Hitler à celui de Marine Le Pen, il l'est moins d'en faire de même en comparant l'Union Européenne à l'URSS de Staline. Pourtant j'ai pas de mal à trouver les points communs. 

Car premièrement, l'Union Européenne actuelle est anti-démocratique après qu'on ait imposé au peuple européen le Traité de Lisbonne sans respecter l'avis des référendums des rares pays qui ont pu l'organiser (France, Pays-Bas et Irlande).
L'Union Européenne se veut également être une entité supra-nationale en aspirant les pouvoirs nationaux vers les entités Bruxelloises. Elle détruit tout ce qui fait référence aux patrimoines nationaux (à commencer par la monnaie, la frontière et la langue [anglais]) de la même manière que l'URSS avait le rouble soviétique et une russification de la langue et des édifices structuraux.

Bien sûr, le goulag n'existe pas (pas encore ?) au sein de l'Union Européenne, mais la dissidence s'évacue par sa marginalisation systématique si elle est revêtue d'une parure politiquement incorrecte, et une diffamation médiatique est possible si une forme d'écho de la dissidence arrive tout de même à raisonner (le mot "antisémite" pourra alors être agrémenté avec de la sauce tartare, samouraï, ketchup ou tout autre sauce compatible).

"Strasbourg Europtimist", le slogan sur les trams strasbourgeois.

Ah ouais mais nan, l'URSS avait pas de Parlement élu au suffrage universel direct !
C'est vrai, le petit truc qu'on oublie c'est que le parlement européen a finalement très peu de pouvoir et se contente généralement de statuer sur les miettes qu'on veut bien lui laisser. Les directives sont en fait généralement statuées par le conseil des ministres en concertation avec la Commission Européenne, cette dernière décidant également de la proposition des directives et n'est pas élue au suffrage universel direct. Les commissaires sont proposées par les États (généralement au sein du parti "au pouvoir") mais ne représentent pas leurs intérêts nationaux.

Le Parlement a cependant une carte à jouer en élisant le Président de la Commission Européenne et peut proposer des lois à la Commission qu'elle se réserve d'approuver ou non.

Le contexte étant posé, j'aimerais rappeler un peu l'histoire à tous ceux qui nous bassinent avec "nos ancêtres se sont battus pour le droit de vote", généralement en faisant allusion à 1789 (qui distinguait dans un premier temps les citoyens passifs et actifs, les actifs étant ceux qui payaient l'impôt et qui pouvaient alors voter). 

Premièrement les gens ne se sont pas battus pour élire des enfoirés de première, ni même pour le suffrage universel, mais parce que les gens avaient la dalle. C'est con hein ?

L'établissement du suffrage universelle s'est imposée petit à petit dans l'histoire d'une France qui cherchait un système politique stable et viable qui contentait tout le monde (puissants et non puissants), rarement par le fait d'une pression populaire. L'établissement de référendums a d'ailleurs été une arme créé par et pour Napoléon Bonaparte, usant de son prestige pour proposer aux citoyens certains changement de la constitution à son profit personnel. De la même manière Alexandre Thiers exprimait sa satisfaction à l'égard du suffrage universel en remarquant que les citoyens votaient systématiquement dans l'intérêt des notables. La Chambre des députés de 1792 compte d'ailleurs, dans une France constitué à 98 % de prolétaires, 2 députés issus du prolétariat sur 750 ! 

Alexis de Tocqueville, dans un style moins épuré, résumera d'ailleurs : "Je ne crains pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira.".
L’analphabétisme contribuant à ce que le petit peuple, n'y comprenant pas grand chose, cherche à être influencé par des classes supérieures plus éduquées. Quoi de mieux alors qu'une dictature ? Une république dont l'intérêt des puissants est garantie par "la volonté nationale".

Me concernant, les résultats des élections européennes ne me font pas peur. En réalité, je pense que le Front National peut en réalité se révéler plus atlantiste que prévu et y perdre au change, ça aura au moins le mérite de vérifier la crédibilité du parti sur certaines questions souverainistes. 

Dans la mesure ou le parlement européen se cantonne à des décisions soumises par des oligarques influencés par les lobbies mondialistes, le FN ne m'apparait pas comme une menace de dérive fasciste, bien que le Front National possède à mon sens une arrière-boutique potentiellement nocive comme le rappelle le parti dans des polémiques constantes sur les questions islamiques. Avoir voté FN lors de ces élections consiste donc au pire, en n'ayant pas peur de l’exagération puisque c'est comme ça que les médias veulent raisonner, à voter Hitler pour contrer Staline dans un cadre restreint qui ne permet pas à Hitler de prendre de décisions mais de gêner quelque peu celles de Staline.

Mais il est sûr que le vote massif en faveur du FN par rapport aux autres élections européennes témoignent d'une prise de conscience dans l'opinion, de la voyoucratie placée à Strasbourg et à Bruxelles.

Détournement du slogan "L'Europe c'est la Paix". Légitime quand on sait que la France donne l'équivalent de 7 milliards d'euro à l'UE chaque année et qu'un gaspillage s'établit dans les instances européennes (lire ici).


Les français, de plus en plus anti-européens, ont ainsi pu trouver un moyen de protester en tentant de bloquer les institutions européennes en envoyant à Strasbourg le seul parti politique français se revendiquant anti-européen pouvant faire le poids avec les autres partis plus traditionnels, tous pro-européens. Mélenchon étant assez contradictoire dans ses paroles.

Une Union Européenne qui impose aux nations de fortes politiques d'austérité. Et puisque les européistes nous ont martelé durant des années "L'Europe c'est la Paix" en nous rappelant constamment l'histoire d'une Europe d'une montée du fascisme, tenons compte de l'histoire où la population française, fidèle à sa tradition assimilationniste n'est pas tombée dans ce piège avant et pendant la seconde guerre mondiale (contrairement à l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne), et que la raison principale qui a fait émerger les opinions radicales fut ... l'austérité (notamment en Allemagne vu le poids du Traité de Versailles). À bon entendeur.

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